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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 17:53
[Review] TRACE OF TWO PASTS Final Fantasy VII Remake

Même si les romans "Final fantasy" ne sont pas de la grande littérature, ils apportent toujours une plus-value intéressante sur l'univers et des zones d'ombres laissées par le récit des jeux. Ici, Nojima évoque en détails une période bien précise du passé respectif de Tifa Lockhart et Aerith Gainsborough, deux des héroïnes les plus légendaires du J-RPG. Autrement dit, difficile de passer à coté de ce livre, divisé en 3 parties.

 

- Tifa Lockhart: Occupant la moitié de l'ouvrage, c'est selon moi la plus intéressante. Sur le trajet reliant Kalm jusqu'à la ferme des chocobos, Tifa raconte à Aerith son vécu entre la tragédie de Nibelheim et son adhésion au groupe Avalanche à Midgar. Tout y passe: les soins sur sa grave blessure causée par la masamune de Sephiroth, son quotidien de galère dans les bidonvilles aprés avoir tout perdu, ses rencontres progressives avec Jessie, Barret, Marlene et surtout Marle, personnage apparu dans le remake. Bref, un récit à ne pas rater tant il est captivant sur ce personnage.

 

- Aerith: Sur le navire voguant vers Costa Del Sol, c'est au tour de la marchande de fleurs de se confier à Tifa. Elle va lui détailler son évasion avec sa mère mourante, Ifalna, de la tour Shinra jusqu'à son adoption par Elmyra et son enfance passée dans le Secteur 5, avant d'être à nouveau repérée par la Shinra. Ce chapitre, bien plus prévisible, a quand même le mérite de creuser davantage le personnage d'Elmyra.

 

- La 3e et dernière partie du bouquin évoque l'existence d'un groupe de recherche spécial, créé au sein de la Shinra pour étudier le comportement d'Aerith, à l'époque de sa détention avec sa mère à Midgar. C'est un petit bonus sympathique d'une cinquantaine de pages, mais qui n'apporte aucune révélation majeure sur le scénario principal.

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11 novembre 2020 3 11 /11 /novembre /2020 12:36
FINAL FANTASY XV: The Dawn to the Future [Roman]

C'est finalement Mana Books qui a publié début septembre ce roman que j'attendais tant, narrant les contenus des 4 DLC annoncés puis annulés (sauf celui d'Ardyn) concernant le projet "Dawn to the Future". Cette fin alternative permettait ainsi de revisiter certaines destinées et d'approfondir des personnages féminins comme Aranea et surtout Lunafreya dont le traitement dans le jeu original aura été particulièrement frustrant.

 

Ce roman met aussi en lumière le vrai boss de fin concernant le monde d'Eos, où héros et antagonistes devront faire le choix de se soumettre à leur propre destin ou résister face aux dieux. Voici donc une revue brève des 4 récits du livre.

 

La confusion du saint homme.
Première histoire entièrement dédié à Ardyn, expliquant l'origine de sa haine concernant la dynastie du Lucis. Un récit intéressant où l'on ressent presque de l'empathie pour ce personnage maudit qui a jadis aimé la toute première Oracle d'Eos, une certaine Aera Mirus Fleuret n'étant autre que l'ancêtre de Lunafreya.

Le destin tragique d'Aera va faire office d'étincelle dans la transformation d'Ardyn.

Le destin tragique d'Aera va faire office d'étincelle dans la transformation d'Ardyn.

Le début de la fin.
Le plus court récit du roman mais l'un des plus mouvementés (avec le 4e) où Aranea Highwind tient le premier rôle. Ce personnage féminin particulièrement apprécié de FFXV va y vivre la pire journée de vie. Mais au bout de cet enfer, elle y gagnera la plus belle des récompenses: faire la connaissance d'une certaine Solara Antiquum, une mystérieuse fillette qui va changer sa vie. Surnommée "Sol", ce nouveau personnage féminin occupe une place conséquente dans ce roman. Elle semble très importante pour l'empire du Niflheim mais qui est-elle vraiment?

Aranea va assister, médusée, à la chute de Gralea, la capitale impériale.Aranea va assister, médusée, à la chute de Gralea, la capitale impériale.

Aranea va assister, médusée, à la chute de Gralea, la capitale impériale.

Aprés avoir vécu une journée en enfer, Aranea va adopter Sol, une fillette de l'empire.

Aprés avoir vécu une journée en enfer, Aranea va adopter Sol, une fillette de l'empire.

Le choix de la liberté.
C'est le récit le plus long des quatres qui marque le grand retour de Lunafreya Nox Fleuret. Les dieux ont décidés que la jeune Oracle avait encore des comptes à leur rendre. Héritant d'un pouvoir aussi puissant qu'inquiétant, Luna va devoir remettre en cause sa foi divine et l'intérêt réel de son rôle d'Oracle. Sa rencontre décisive avec une certaine Solara Antiquum (encore elle) va lui ouvrir une vision nouvelle de la vie. Mais avant, elle sait qu'une seconde et décisive confrontation face à Ardyn est inévitable.

Revenue à la vie, Lunafreya va se poser des questions sur le vrai sens de son existence.

Revenue à la vie, Lunafreya va se poser des questions sur le vrai sens de son existence.

La dernière épée.
Noctis, héros principal de ce dernier récit, sort d'un long sommeil de 10 ans avant d'être accueilli par Umbra, l'un des messagers canins lui servant de correspondance avec Luna. Le prince (ou plutôt Roi élu) apprend que cette dernière est bien vivante et l'attend à la citadelle d'insomnia où trône Ardyn pour la confrontation finale. Noctis va aussi être accueilli par une certaine Solara Antiquum (toujours elle) à la baie de Galdina, qui va lui en apprendre davantage sur le retour de Luna. Cet ultime récit marque la confrontation finale et définitive de FFXV avec une mise en scène conséquente, qui aurait sans doute nécessité un budget important si un portage DLC avait eu lieu.

Le dernier DLC promettait vraiment un contenu ambitieux sur la conclusion.

Le dernier DLC promettait vraiment un contenu ambitieux sur la conclusion.

Dans l'ensemble, l'ouvrage s'avère efficace et permet de conclûre plus convenablement le destin de certains protagonistes. Dommage que l'annonce de ces add-ons fût trop tardive au point de sceller leur sort, empêchant de rendre justice à la richesse d'un univers particulièrement intéressant.

Ma note sur Sens critique: 8,5/10

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 19:05

Depuis au moins 4 ans, le manga regorge de plus en plus de titres issus d'un genre que les passionnés de RPG doivent sûrement connaitre: l'Isekai. La théma de projeter un ado lambda dans un univers virtuel (de fantasy de préférence) afin de devenir quelqu'un d'important n'en finit pas de faire des émules vu le nombres croissants de titres publiés chaque année. Même si le fond est identique, chaque oeuvre essaie d'apporter sa touche d'originalité sur la forme. Comment s'y retrouver? Voici une p'tite sélection personnelle.

 

 

SWORD ART ONLINE

Impossible de ne pas évoquer la licence qui a lancé le genre, connue aussi sous le diminutif de SAO. Rédigée en 2002 par Reki Kawahara, publiée en avril 2009 au Japon, révélée en France en 2012 avec l'anime puis consacrée en 2015 avec la publication des romans originaux chez Ofelbe, c'est de loin la série la plus populaire. Sans son succès phénoménal, le genre n'en serait peut-être pas là aujourd'hui. Je pense que tout amateur de J-RPG a dû au moins entendre parler une fois de cette série. J'ai déjà rédigé plusieurs critiques dessus: le tome 1 & 2 ainsi que l'arc Mother Rosario. Il y a également le RPG sous-titré Hollow Fragment, proposant une orientation différente des romans à partir d'un passage clé du récit. Pour s'initier aux aventures de Kirito, l'anime de 2012 ou le premier roman intitulé Aincrad sont les meilleurs choix.

 

 

A FANTASY LAZY LIFE

C'est l'une des plus récentes sorties vu que le manga date de 2017, suite au succès fracassant d'une nouvelle rédigée par Tsunehiko Wanatabe . Le premier tome, assez moyen, n'empêche pas l'oeuvre de montrer ses originalités: ici, le héros n'incarne pas un guerrier mais un comptable, qui va épouser une magnifique reine du nom d'Aura Capua. Régnant sur une nation patriarcale, Aura est obligée de se marier et choisit Zenshirô Yamai en le téléportant dans son monde (de fantasy bien sur!). Jeune employé IRL à Tokyo, ne vivant que pour son travail, Zenshirô apprend qu'il a du sang royal hérité de ses aïeuls, d'où le choix de la sculpturale Aura qui lui propose une vie de prince oisif afin de ne pas lui faire de l'ombre mais juste un enfant. Entre une vie IRL de célibataire ne comptant plus ses heures sup' et une vie de prince glandeur mariée à une pulpeuse princesse, Zenshirô fait vite son choix. Surtout que le matos moderne de son époque va être très utile à la gestion du royaume de sa future femme, à la grande surprise de cette dernière. Le tome 2 est prévu début avril.

 

 

THE RISING OF THE SHIELD HERO

Naofumi se retrouve projeté dans un monde de VRMMO suite à un choc sur la tête alors qu'il arpentait tranquillement la bibliothèque de sa ville. Malgré un début d'une banalité affligeante, le récit façonne progressivement son univers de fantasy se montrant plus intéressant que prévu. Naofumi fait partie des 4 héros censés protéger la population des calamités régulières (des invasions de monstres sanguinaires) mais se voit hériter de l'arme la moins intéressante des quatres: un bouclier. Condamné à la jouer uniquement en mode défensif, le jeune otaku devient vite le pestiféré de sa bande mais ne va pas se laisser faire. Avec son caractère bien trempé et son coté badass, Naofumi va vite montrer ses capacités étonnantes malgré les trahisons et les conspirations visant à le détruire. Publié en 2012 au Japon et adapté en manga en 2014, cette série compte déjà 11 tomes publié chez nous.

 

 

LOG HORIZON

Considérée au début comme le principal rival de SAO, cette série est loin de connaitre le même succès populaire malgré une certaine notoriété. Seul un spin-off est disponible en manga chez nous. La saga principale se suit uniquement en romans, publiés aussi chez Ofelbe. On suit un groupe de joueurs bloqués dans l'univers du VRMMO Elder Tale, dont la géographie est similaire à celle du Japon. La force de la série vient de son casting, très riche faisant penser à un Suikoden avec les conspirations géopolitiques. Mais la narration lourde en descriptions empêche le récit d'avoir un rythme régulier. La publication du 4e tome a pris beaucoup de retard et devrait être disponible au printemps prochain.

 

 

FINAL FANTASY: Lost Stranger

Et oui! Même les sagas les plus populaires comme Nicky Larson ou Final Fantasy n'échappent pas au phénomène isekai. Imaginez-vous être projeté dans un univers FF... Ca le ferait, non? C'est ce qui arrive à Shoko et à sa jeune soeur Yuko, qui sont employés à Square-enix! Suite à un accident de la route, les deux ados se réveillent dans une fantaisie leur étant plutôt familière. Mais attention, le rêve peut vite devenir un cauchemar. Respectant (trop?) scrupuleusement les codes du genre, Lost Stranger reste assez convenu pour l'instant et doté d'une DA pas toujours du meilleur goût (les soeur Magnus). Mana Book éditera le 3e tome début avril.

 

 

Et les autres?

Vu la quantité, impossible de tout suivre alors n'oublions pas:

- Re:Zero, qui jouit d'une notoriété assez importante vu qu'en plus des mangas, les romans sont également publiés chez nous. Ici, il est question du concept de mort où le héros revient dans le passé après une rencontre avec la faucheuse.

- Outlaw Players issus d'un mangaka français, SHONEN (oui, c'est son pseudo) qui dispose d'un trait particulièrement travaillé.

- Acces World du même auteur que SAO mais au succès bien moins important. Une injustice car c'est grâce à cette série que Kawahara a pu mettre le pied dans le monde professionnel.

- Rhapsody, Death March to the Parallel World raconte les péripéties d'un informaticien projeté dans le jeu qu'il est en train de programmer. Aucune publication des mangas chez nous pour l'instant.

- No Game No Life narre les exploits de 2 otakus projetés dans un monde où la résolution de jeux permet de s'en sortir: en gros, il faut utiliser sa matière grise plutôt que les armes et les super coups spéciaux.

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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 20:42
SWORD ART ONLINE, Mother's Rosario [Roman]

Mother’s rosario est le 4e roman désormais disponible de SAO (regroupant le 7e et 8e tome japonais). Depuis plus d’un an, les sorties médias se sont multipliées autour de la saga-phénomène : mangas, RPG, light novels et animes… Difficile d’y échapper vu la popularité non démentie de la licence. Au point que les éditeurs français de mangas commencent à surfer sur le genre où chacun veut avoir dans sa collection son SAO, à savoir une intrigue se passant au sein d’un VRMMORPG. Je reviendrais plus bas sur certaines de ces séries fraichement disponibles, intéressons-nous plutôt au contenu de la dernière light novel éditée par Ofelbe.

 

/ !\ Le contenu qui suit contient des spoilers / !\

 

Qu’est ce que la Mother’s Rosario ?

C’est une OSS du MMO alfheim Online, à savoir une skill d’enchainement de coups d’épée parfaitement chorégraphiée et très difficile à réaliser. Cette unique skill de 11 coups est possédée et maîtrisée par la joueuse Yûuki Konno qui va terrasser Kirito lors d’un duel amical. Une défaite aussi étonnante que difficilement acceptable pour sa girl-friend Asuna qui va mener l’enquête sur cette mystérieuse joueuse à la puissance démesurée. Elle ignore qu’elle va faire une découverte dont elle ne ressortira pas indemne.

 

Asuna à l’honneur.

C’est la bonne nouvelle de cette aventure où Kirito laisse au vestiaire son rôle principal de la saga. Celle qui fût sa femme dans le jeu SAO (et surnommée l’éclair fulgurant) est au centre de toutes les attentions. On découvre l’existence bourgeoise IRL d’Asuna avec la relation compliquée qu’elle entretient avec sa mère autoritaire. Cette dernière plaçant de grands espoirs professionnels en sa fille, inutile de préciser que les jeux virtuels n’ont logiquement pas leur place dans le quotidien de sa championne. Asuna devra redoubler d’ingéniosité pour faire accepter son loisir à sa mère, surtout après le traumatisme d’Aincrad.  

SWORD ART ONLINE, Mother's Rosario [Roman]

Le virtuel comme traitement médical.

Mother’s Rosario est un arc tragique qui ne laissera aucune chance à Yûuki Konno, la joueuse incarnant cette formidable et très sympathique guerrière dans ALO. Atteinte du Sida à cause d’une transfusion sanguine, les épreuves de la vie ne cesseront de se multiplier pour la jeune fille, contrainte de servir de cobaye à un projet expérimental virtuel, dans l’espoir de guérir . Sa rencontre et sa sincère amitié avec Asuna lui permettront de quitter ce monde avec sérénité, dans un final touchant. La saga, en plus du thème médical, continue à danser avec celui de la mort sans jamais stigmatiser, lui concédant  une certaine maturité dans le sujet du MMORPG.

 

Les odyssées virtuelles au sein des VRMMO : la déferlante.

SWORD ART ONLINE, Mother's Rosario [Roman]

SAO a ouvert la voie, les postulants n’ont qu’à s’y engouffrer avec l’espoir de se faire une place dans l’ombre de l’œuvre tentaculaire de Kawahara, détenue par les éditions Ototo pour les mangas. En face, Ki-oon veut sa part du gâteau et dégaine Outlaw Players crée par le mangaka français SHONEN. Le point commun avec SAO, c’est que l’œuvre date de 2002 avant d’être publié sur internet. Avec ses planches encrées d’une qualité irréprochable, on a peut-être le concurrent le plus sérieux pour Kirito et sa clique. J’attend de lire le premier tome dispo depuis début juillet pour me prononcer.

De leur coté, les éditions Doki-Doki ont édité début juin le premier tome de The Rising of the Shield Hero,  une œuvre beaucoup plus jeune dont l’inspiration sur SAO est malheureusement palpable. Le récit classique puisse son originalité dans son héros principal condamné à se battre avec… un bouclier ! En achetant une esclave en guise d’épéiste, il va pouvoir progresser en duo contrairement à Kirito qui levelle sa puissance en solitaire.

N’oublions pas non plus Log Horizon dont la première light novel est publiée sous le joug d’Ofelbe, déjà en charge de SAO. Le manga est dispo aux éditions Kana avec un seul tome pour l’instant. Il est question de 30000 joueurs bloqués dans le MMORPG Elder Tale avec un héros au look plus intello et tacticien. Une saga qui existe depuis environ 2010.

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 20:08
LA SAGA DU SORCELEUR [Romans]

Il y a 1 an sortait The Witcher III: Wild Hunt, une tuerie monumentale du RPG provoquant un choc dans le standard qualité du genre en matière de contenu. Voilà un titre qui n'a pas finit de hanter mes souvenirs pour le meilleur et... le meilleur.  Mais avant de devenir un RPG surpuissant, la licence du sorceleur c'était avant tout des romans.

 

A l'occasion de la sortie de la nouvelle extension "Blood and Wine" permettant de replonger avec délectation, voici la liste de mes critiques pour chacun des 8 romans d'Andrzej Sapkowski. 

 

La saison des orages - note: 7/10 sur Sens Critique

Situé après sa première rencontre avec Yennefer et avant la prise en charge de Ciri, cette nouvelle aventure du sorceleur permet de mettre en scène des personnages inédits sans oublier les connus: bon pied, bon oeil, le fidèle Jaskier est toujours là et on appréciera aussi la présence de Yennefer, quoique réduite au minimum mais se révélant indispensable. Un appui qui confirme le lien fort unissant ce couple terrible.
Le recit se veut rythmé, travaillé permettant à Geralt de bien se mettre en valeur, autant dans ses bons et mauvais côtés. Sa réputation de Don Juan auprès des magiciennes ne faiblit pas non plus. Absence de Ciri oblige et délaissant les destins annexes, Sapkowski profite de ce nouveau roman pour se recentrer essentiellement sur son héros principal et on ne s'en plaindra pas. Néanmoins, l'absence de conflits majeurs rend ce tome plutôt dispensable par rapport aux précédents. Efficace, sans plus.

 

Le dernier voeu - note: 7,5/10 sur Sens Critique

Ce tout premier tome de la célèbre saga fantasy de Sapkowski doit son importance à trois récits charnières dans l'existence de Geralt de Riv:
- "Le Moindre Mal" narre les tragiques événements de la ville de Blaviken où le sorceleur y héritera malgré lui d'une sinistre réputation.
- "Une Question de Prix" décrit les circonstances d'héritage de l'enfant surprise (Ciri) qui reviendra à Geralt lors du banquet royal à Cintra.
- "Le Dernier Voeux" nous fait assister à la première (et tumultueuse) rencontre entre Yennefer et le sorceleur: un récit assez rocambolesque par moment.
Prenant soin de décrire les coutumes et le fonctionnement de son univers impitoyable à travers ce recueil d'histoires courtes, l'écrivain polonais parvient à y rendre attachant la plupart de ses personnages, sans pour autant éviter certains stéréotypes.

 

L'épée de la providence - note: 8/10 sur Sens Critique

Encore sous le format d'un recueil d'histoires courtes, ce second tome des aventures de Geralt de Riv s' attarde sur sa relation complexe avec Yennefer, tout en racontant moult péripéties vécues en compagnie du farfelu Jaskier, barde faisant office de faire-valoir du héros. On peut y retenir l'intéressante traque d'un dragon doré et la touchante rencontre avec Petit-Oeil, une barde connue par Jaskier. Mais ce sont surtout les 2 derniers récits les plus importants évoquant la première rencontre entre Geralt et la princesse Cirilla, alias Ciri. Malgré les nombreux flash-back pouvant porter à confusion, les toutes dernières pages arrivent à se montrer émouvantes grâce à un ultime coup de pouce du destin. Ha, la providence... C'est beau.

 

Le sang des elfes - note: 8,5/10 sur Sens Critique

Le sang des elfes me rassure définitivement d'avoir découvert cet univers d'abord par The Witcher 3 pour ensuite le vivre à travers les romans. Quel plaisir d'arriver à coller un visage sur cette galerie de personnages car pour ce 3e tome, ils sont nombreux: Vesemir, Lambert, Eskel pour les sorceleurs, Yennefer, Ciri, Philippa et surtout Triss Merigold faisant enfin son entrée du côté des magiciennes. Centre de toutes les attentions (y compris de son auteur), Ciri confirme déjà du haut de ses 13 ans son statut de star féminine principale (elle n'est pas encore la beauté au regard vert fatal du RPG) face à laquelle notre cher sorceleur a bien du mal à exister. Pratiquement tout le bouquin est consacré à Ciri et à ses formations de sorceleuse/magicienne. Cela permet de connaître en détail ses premières rencontres avec Triss à Kaer Morhen et surtout Yennefer, sa future tutrice au tremple Nenneke. L'humour est assez présent pour tromper les nombreuses longueurs, comme cette engueulade de Triss envers les sorceleurs, habitués à entraîner des garçons et oubliant maladroitement les indispositions menstruelles de Ciri.
En parallèle, les conflits géopolitiques sont largement traités (mieux avoir une carte pour s' y retrouver) où complots, intérêts troubles, conflits racistes et tentatives de tortures ne ménagent pas leur peine pour nous tenir en haleine. Très bon, malgré les quelques passages à vide que le casting fabuleux se chargera de combler.

 

Le temps du mépris - note: 8,5/10 sur Sens Critique

Ce 4e tome relate le fameux coup d'état de l'île de Thanedd, quartier général des sorciers et magiciennes dont la déconfiture tragique va entrainer la chute définitive de l'ordre de la magie. Un massacre qui va permettre à l'empire nilfgaardien d'entamer sérieusement sa conquête des territoires du nord. Au milieu de ce chaos, les retrouvailles du couple Geralt/Yennefer et le plaisir de la réconciliation vont être de courte durée, obligés de couvrir la fuite de leur "fille" Ciri. Cette dernière privée de son "papa" et sa "maman" va débuter son long chemin de croix où souffrance, captivité et violents cauchemars évoquant la démoniaque chasse sauvage ne vont pas épargner la jeune ado de 14 ans.
D'une intensité encore rarement atteinte depuis le début de la saga, le rythme de ce roman se trouve néanmoins handicapé par son chapitre 6: d'une longueur irraisonnable, le fardeau de Ciri dans le désert aurait pu largement être écourté. On pourrait presque soupçonner chez l'auteur un plaisir sadique à martyriser sa jeune élue au regard vert perçant, juste pour nous faire comprendre ses facultés de divine guerrière alors qu'on les a bien saisies sur le précédent tome (et encore plus si on a bouclé The Witcher 3). Cela dit, on est pressé d'enchainer sur la suite. A signaler parmi les magiciennes, la première apparition de Keira Metz.

 

Le baptême du feu - note: 6/10 sur Sens Critique

Décevant par rapport aux événements lancés par le tome précédent. Alors que ce dernier passait la quatrième vitesse, le baptême du feu rétrograde scandaleusement en seconde position pendant au moins les 2 tiers du bouquin. Geralt s' obstine à vouloir descendre au Sud secourir Ciri à Nilfgaard, or le lecteur sait déjà que c'est une perte de temps. Pour ne rien arranger, ce voyage inutile abuse des longueurs. Seules consolations de cette odyssée en pleine guerre: les rencontres de nouveaux personnages tels que Zoltan, le nain bon vivant et surtout Regis, le chirgurgien-barbier dont sa vraie nature devient vite un secret de polichinelle. Les passages sur la naissance de la Loge des magiciennes sont les plus intéressants. Ciri étant presque inexistante dans ce 5e tome, Geralt retrouve ainsi le premier rôle. Jaskier, lui, est toujours impeccable en faire-valoir du héros. Malgré son casting, ce 5e volume tourne trop en rond et reste l'un des plus faibles de la série. 

 

La tour de l'hirondelle - note: 9,5/10 sur Sens Critique

L'un des meilleurs de la série car peut-être le plus éprouvant. Il narre la transformation physique de Ciri Riannon telle qu'on la connait dans The Witcher III. Déjà, les deux premiers chapitres laissent sans voix. L'introduction de Léo Bonhart a des allures de western, mais à la sauce fantasy horrifique.
A la manière des précédents tomes construits comme un puzzle, le récit switche vite d'une destinée à l'autre pouvant semer une confusion dans la lecture. Recoiffant sa casquette d'auteur tortionnaire, Sapkowski bascule par moment dans le sordide. Le malaise de certains passages est palpable. Et Geralt pendant ce temps? Suite à un mauvais choix dans la précédente aventure lui ayant fait perdre beaucoup de temps (et au lecteur aussi), il patauge encore dans son bourbier et peine à parvenir à son objectif. Ne pouvant compter sur son loup blanc, l'indestructible Ciri alias l'hirondelle passe alors de proie à prédatrice. Le quota de présence entre le héros et l'héroïne est à peu près équilibré sur ce nouveau récit, efficace en conspirations et trahisons politiques. Ah oui, l'embuscade du lac gelé est une séquence fantastique. Rien à redire: cette saga fantasy mérite son succès. 

 

La dame du lac - note: 9/10 sur Sens Critique

Sans surprise, le dernier tome est le plus gros morceau (plus de 650 pages) mais aurait pu être raccourci. Le séjour hivernal du groupe de Geralt à Toussaint cause une grosse longueur au démarrage. Sapkowski alterne comme d'habitude plusieurs destinées où anonymes et héros façonnent progressivement cette aventure éprouvante. Considérée comme un simple objet sexuel par ses poursuivants, Ciri utilise désormais son pouvoir de voyager à travers le temps et les âges pour leur échapper. Ce prétexte permet à l'auteur de se lâcher dans des délires temporels aussi amusants que macabres: Ciri passe ainsi de l'univers des légendes arthuriennes à notre beau pays (la route reliant Melun et Auxerre, oui vous avez bien lu) jouant sans cesse avec l'espace temps des mondes pour semer ces satanés elfes. Mais notre super héroïne est aussi une super poissarde: quitter un enfer pour en rejoindre un autre ne nous surprend même plus. Une tentative de viol de la part d'un cannibale ne pouvait tomber que sur elle forcément, tout comme répandre involontairement une grave maladie dans une époque qui n'avait rien demandé.
La fameuse prophétie du grand froid est longuement évoquée mais il faudra boucler The Witcher 3 pour comprendre l'importance de ce passage. Le clan des magiciennes, faisant la pluie et le beau temps dans l'avenir des contrées, offre toujours de beaux moments de négociations tandis que la description des dernières batailles du conflit sud/nord fait froid dans le dos. Un sentiment qui s' intensifie avec le chapitre 9 offrant le duel tant attendu du couple star Geralt/Ciri face à leurs ennemis mortels. L'assaut sur le château de Stygg est un véritable carnage tandis que la conclusion mystique et désenchantée finit de nous achever.
Déroutant mais cohérent, La Dame du lac offre une transition parfaite avec la trilogie The Witcher, un univers qui ne s' interdit rien et va jusqu'au bout de sa philosophie.

 

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