Konami ne pousse pas très loin dans le visuel fouillé. Les textures sont dépouillées et tristes au niveau des couleurs. Pour de la PS2 en fin de vie, c'est assez décevant.

Les duels sont bien chorégraphiés, les joutes avec le retours des 6 combattants est une bénédiction mais les batailles tactiques m'ont bien moins convaincues.

Dans l'ensemble de qualité. Quelques thèmes arrivent à marquer les esprits comme determination.

Arriver à égaler le casting du second épisode est fort: on retrouve quelques vieilles connaissances comme Killey et le grand Georg Prime dont le récit explique les raisons de son exil subit dans Suikoden II. La famille royale (le héros, Limslair, la reine Arshtat, Sialeeds et Ferid) est très attachante ainsi que sa garde rapprochée (Lyon, Miaki ou Kyle...). Perfect!

Complots, trahisons, prise de pouvoir par la force... Rien ne manque au contexte géopolitique très travaillé de ce nouvel épisode, arrivant presque (oui presque!) à égaler le second volet. Des problèmes de rythme dans l'histoire sont à déplorer dans la première moitié.

Le moteur 3D nous livre le strict minimum. La modélisation des personnages est passable mais suffisante pour afficher le charac-design travaillé.

La grosse originalité du titre: il faut placer des pièges dans un vaste château pour occire ses poursuivants et gagner des mécanismes plus puissants et élaborés. Les environnements 3D sont partagés par cases pour installer ses instruments de mort. Concevoir des combos sanglants sur ses adversaires en enclenchant plusieurs pièges délivre des sensations sadiques pas déplaisantes.

Des thèmes frénétiques pour rythmer la folle course poursuite de l'héroine, c'est maigre. Rien de grandiose, hélas.

Plus mémorable pour son design plutôt que sa psychologie, Allura passe son temps à courir pour prouver son innoncence . Les rôles secondaires arrivent à étoffer un peu plus un background qui en a bien besoin.

Le roi Olaf est assassiné et sa chère princesse se retrouve accusée. Elle trouve refuge dans un manoir immense hanté de forces obscures. Cet univers gothique arrive à la moyenne grâce à ses nombreux complots et trahisons.

Des environnements vastes mais vides, des couleurs ternes et une modélisation juste correcte (mais supérieure à Suikoden III.) forment un rendu de copie passable dans l'ensemble.

Adieu les combats à 6 personnages, ils ne sont désormais que 4 par joute. Cela n'enlève rien à l'efficacité du système bien rodé. Autre gros point fort: les batailles navales sont addictives.

L'ambiance maritime est bien rendue mais la musique de l'introduction jouée à l'accordéon est une horreur à écouter. Cette série nous avait pourtant habitué à des ouvertures musicales somptueuses. Ici, c'est la douche froide.

Lalzo (nom officiel du héros) a une présence bien trop creuse pour une telle licence. Idem pour l'ensemble du casting. Seul Lino En Kundes et la pirate Kika arrivent à respirer une once de charisme. On peut remarquer aussi un bon nombre de guerrières sexy (Mitsuba, America). Heureusement, Viki et Jeane ne nous ont pas abandonné pour mieux encaisser ce naufrage.

Des secrets à découvrir et des liens à trouver entre certains personnages, surtout avec le héros forcément. L'univers était prometteur mais Konami n'avait visiblement pas envie de s'investir beaucoup dans cet épisode, affaiblissant le prestige durement gagné par les 3 précédents épisodes.